Le 10 mai est une date très importante dans l’histoire de la reconnaissance de la traite, de l’esclavage et de son abolition en France. C’est la journée commémorative de ces 3 évènements phares de l’histoire Européenne, qui sera votée en 2001 à la suite de la loi Taubira. Et mise en application en 2005. Un exemple de ville française qui a participé activement à l’esclavage et aujourd’hui essaie de se rattraper, Nantes. Son port fut l’un des premiers ports négriers français, qui expédia plus de 1800 navires vers l’Afrique. Depuis 2012, elle assume son histoire et y a inauguré un mémorial de l’esclavage, chose qui n’existe toujours pas dans la capitale française. Ça été un combat de 14 années avant que ce monument n’existe.
Les conditions des femmes noires pendant l’esclavage ne sont pas à délaissées. Elles étaient soit victime de viol par leur propriétaire soit victime de prostitution organisée. Généralement les maquerelles étaient des femmes blanches veuves ou sans mari et se mettaient dans tous leurs états, quand les jeunes femmes noires ne ramenaient la somme demandé ou ne revenait pas enceinte. Les enfants issues de ces unions devenaient leur propriété et étaient élevés comme des animaux domestiques. L’esclavage est toujours présent en 2018. Les images de ventes d’êtres humains en Libye sont toutes parvenues à chacun de nous. L’esclavage moderne qui se traduit par du travail forcé ou trafic sexuel donc sous la contrainte est bel et bien présent. Et il faut savoir qu’aucune loi avant 2013 n’existant pour lutter contre dans le code pénale français. L’esclavage intellectuel est aussi toujours présent.
L’esclavage ne semble pas terminé …
C’est ce qui m’a poussé à écrire ces quelques lignes. Il y a quelques jours, le 09 mai 2018, à été inaugurée sur l’Ile de Gorée, un symbole de la traite négrière, un point culminant de ce qu’ont subi des milliers et des milliers d’Africains pendant plus de 400 ans, un espace baptisé « Place de l’Europe ». Cet espace a donc été aménagé en 2003 mais inauguré le 9 mai dernier. À la veille de cette date –phare qu’est le 10 mai. Tout ça dans le cadre du 40ieme anniversaire de l’inscription de l’Ile au Patrimoine mondial.
C’est à se demander si le respect existe encore vis-à-vis de cette période inoubliable, surtout quand on sait que l’Europe entière a construit sa richesse et qu’elle est ce qu’elle est aujourd’hui grâce à l’Afrique et malheureusement l’esclavage. C’est beau tous les 10 mai de commémorer cette journée aux Jardins du Luxembourg, mais parallèlement, agir de façon outrageante, n’a pas de sens.
L’Afrique à son histoire, qui malheureusement à été façonnée, détruite, refaite par ce passage, mais aussi une histoire précédente. L’esclavage malheureusement n’est pas prêt d’être terminé.
(par/by) Fatima Sow Mokoko
NeoQuébec – mai 2018