Alexandre Victor est un exemple de persévérance et de dévouement. Depuis les premiers jours de l’Institut de sport Dynastie, il a embrassé la mission de cultiver et de promouvoir les talents émergeants de la Francophonie, avec une vision précise : faire de cette académie une référence d’élite, enracinée au cœur du Québec. Pendant cinq longues années, il a consacré son énergie et sa passion à ce projet, naviguant à travers les défis financiers et les obstacles bureaucratiques, tout en gardant une foi inébranlable en son objectif : rester au Québec.
Cependant, le chemin vers la réussite a été loin d’être lisse. Confronté à un soutien insuffisant de la part des instances locales et à une série de rejets, Alexandre Victor s’est trouvé dans une situation précaire, mettant en péril l’avenir de l’Institut. Face à cette adversité, il a été contraint d’envisager des alternatives pour assurer la survie et le développement de son projet.
L’Iowa, avec ses offres alléchantes et son environnement accueillant pour de telles initiatives, est apparu comme une terre promise. C’est avec une décision lourde de conséquences qu’Alexandre a choisi de déménager l’Institut, espérant y trouver le soutien et les ressources qui faisaient défaut au Québec. Cette transition, bien qu’empreinte de mélancolie pour le départ de sa terre natale, ouvrait un nouveau chapitre plein de promesses pour l’Institut de sport Dynastie.
Défis et accomplissements de L’institut de sport Dynastie, une organisation
dédiée à la promotion et au développement du basketball auprès des jeunes
Invité à partager sa réaction à l’émission Neoquébec avec Cyrille Ekwalla, Alexandre Victor a offert un témoignage poignant sur le processus qui l’a amené à prendre cette décision. Il a mis en lumière les défis rencontrés, mais aussi l’espoir et la détermination qui l’ont guidé vers cette nouvelle aventure en Iowa aux Etats-Unis, marquant ainsi le début d’une ère nouvelle pour son académie et pour le rayonnement des jeunes talents francophones qui sont recrutés et/ou inscrits dans ce programme de basket-ball.
Malgré le fait d’avoir organisé plus de 220 rencontres avec diverses entités, dont des municipalités et des entreprises comme Desjardins, et reçu des éloges sur la qualité de ses présentations, Alexandre Victor fait face à un manque d’engagement financier et de soutien. Par exemple l’organisme Face Coalition lui a accordé 250 000 dollars de financement après étude de son dossier, et la BDC a réduit ce financement à 100 000 dollars, ce qui soulève des questions sur le manque d’enthousiasme autour de son projet.
En cinq ans, son organisation a obtenu près de 3 millions de dollars en bourses pour les jeunes, créé une ligue préparatoire québécoise (NPUDA), lancé un classement pancanadien des écoles préparatoires (Kia Top Twenty Five), et organisé le premier championnat national (True Moore National Championship). Ils ont également aidé 18 jeunes à accéder à des circuits universitaires, avec trois participants au « Match Madness » le mois dernier, produit un documentaire sur leur travail, et construit un terrain extérieur à Royaume-Mount, ceci après la pandémie, contribuant ainsi économiquement et socialement à la communauté.
Discrimination et tiers-mondisme dans le sport au Québec
Aussi est-on en droit de s’interroger sur la réticence des décideurs à soutenir des initiatives qui bénéficient économiquement et socialement à la région, en dépit de prouver par des résultats concrets l’impact positif de leur travail. Et c’est à juste à titre que Alexandre Victor mentionne la différence de traitement entre le basketball et le hockey, ce dernier bénéficiant d’une attention particulière de la part des décideurs politiques, dont le premier ministre du Québec François Legault, qui a investi beaucoup d’argent afin de combler l’absence de jeunes Québécois dans la Ligue Nationale de Hockey. Cette situation reflète une certaine forme de discrimination et pose la question de l’investissement dans le sport et les talents locaux.
L’entrevue se conclut sur une note d’optimisme liée à un nouveau projet aux États-Unis, où l’organisation a été invitée à rejoindre un complexe sportif de 25 millions de dollars. Ce complexe offrira des installations de pointe et un soutien complet aux jeunes athlètes, y compris un suivi médical et des opportunités d’emploi pour l’encadrement. Ce déménagement représente une occasion inédite pour l’organisation de réaliser pleinement son potentiel, en offrant aux jeunes des opportunités qu’ils n’auraient pas eues autrement. Cela souligne l’importance de chercher des environnements qui valorisent et soutiennent le développement des talents, même si cela implique de devoir quitter son lieu d’origine pour le bien des jeunes athlètes.
(c) Neoquébec – avril 2024
