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Lancement de la campagne : Stop aux Violences obstétricales et gynécologiques (VOG) au Québec

« Le médecin dépose chacun de ses pieds sur les roues du lit. Une infirmière s’accote contre son dos pour le maintenir en position. Il tire de toutes ses forces. Je hurle, je souffre. Je crie : « Vous me charcutez! » Une infirmière se penche sur moi et me dit qu’il est normal de sentir un peu les forceps sous péridurale. JE NE SUIS PAS SOUS PÉRIDURALE CÂLISSE. »
« J’ai mal partout et je ressens mon cœur qui bat. J’ai l’impression que c’est ça qui fait vibrer mon corps autant. Je veux partir mais je ne peux pas. Mes bras sont attachés à la civière. Par la lumière je vois des silhouettes des personnes autour de moi. Mais personne ne me regarde. J’entends plein de voix mais aucune que je reconnais. Personne ne me parle. J’ai froid. J’ai peur. »
« Comment se fait-il que nous, femmes noires et femmes racisées avons tant de difficultés à faire entendre nos voix quand nous demandons quelque chose d’aussi fondamental que le respect et la dignité dans le système de santé, en particulier lorsque nous sommes enceintes, que nous allons accoucher ou que nous vivons avec des problèmes de santé reproductive? La réalité est qu’en 2019, au Québec, nous devons subir des ligatures des trompes, des hystérectomies, des césariennes et j’en passe. Toutes ces interventions, nous les subissons de façon beaucoup plus systématique et, dans certains cas, sans notre consentement. Oui, vous avez bien lu : SANS NOTRE CONSENTEMENT. »

C’est ce type de témoignages que veut rassembler la Collective du 28 mai (*), à partir d’aujourd’hui ( 28 mai – Journée Internationale d’action pour la santé des femmes)  dans le cadre d’une campagne de sensibilisation et de lutte contre les violences obstétricales et gynécologiques (VOG)  qui touchent les femmes, les hommes trans, les personnes non-binaires et bispirituelles. « C’est un fléau et il est temps qu’elles soient reconnues comme tel. Les femmes noires, les femmes racisées et les femmes marginalisées sont encore plus à risque de subir ces violences, mais les autorités sanitaires ne pensent pas que ce soit le cas… » déclare Ariane K Métellus, Consultante périnatale / Accompagnante à la naissance.

Les violences obstétricales et gynécologiques sont des formes de violences systémiques/institutionnelles et genrées qui se situent sur le continuum des violences sexuelles. Il s’agit d’un ensemble de gestes, de paroles et d’actes médicaux qui vont compromettre l’intégrité physique et mentale des femmes et des personnes qui accouchent de façon plus ou moins sévère. Ces actes ne sont pas toujours justifiés médicalement, et s’opposent parfois aux données et recommandations scientifiques actuelles (IRASF, 2019). De plus, ils sont souvent faits sans le consentement libre et éclairé de la personne qui reçoit les soins.

Cette campagne (#STOPVOG) vise à faire reconnaître l’existence de la VOG et d’interpeller les dirigeant.es afin de voir des changements dans les soins donnés pour instaurer un plus grand respect des droits. Le but ultime sera de sensibiliser toute personne concernée, afin de prévenir et éliminer les VOG. Un site internet www.stopvog.org a été créé et a pour objectif de rassembler le grand nombre de témoignages pour rompre le silence qui perdure sur ce sujet depuis bien trop longtemps au Québec. En France, la mobilisation citoyenne sur les mêmes enjeux il y a quelques années, a mené, à une enquête nationale : « Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétricale – Des remarques aux violences, la nécessité de reconnaître, prévenir et condamner le sexisme. ». « Dans les 24 heures qui ont suivi le lancement sur Twitter de l’hashtag #PayeTonUtérus en novembre 2014, plus de 7000 femmes ont dénoncé des propos porteurs d’injonction sur leur poids ou leur sexualité, sur leur volonté ou non d’avoir un enfant, des examens vaginaux brutaux ou des actes pratiqués sans leur consentement, jusqu’à des violences sexuelles. ». Pour la Collective 28, c’est au tour du Québec.

(*) Collective 28  est une alliance de groupes féministes qui ont une volonté commune de mettre fin aux violences obstétricales et gynécologiques et regroupe les organismes suivants : Action Cancer du sein du Québec (ACSQc) ; Action des femmes handicapées (Montréal) (AFHM) ; Ariane K – Consultante périnatale ; Centre de solidarité lesbienne (CSL) ; Centre des femmes d’ici et d’ailleurs ; Fédération des Femmes du Québec (FFQ) ; Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) ; Regroupement Naissance-Renaissance (RNR) ; Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) ; Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec (RAFIQ) ; Réseau des lesbiennes du Québec – Femmes de la diversité sexuelle (RLQ/QLN) ; Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ).

Groupes en appui à la campagne StopVOG : L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale (L’Alliance 2e étape) ; La CORPS féministe; Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF); On SEXplique ça ; L’R des Centres de femmes du Québec; Relais-femmes; Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux (RAFSSS); Table de concertation des organismes communautaires du réseau de l’immigration et de l’intégration du Québec (TCRI); La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (Table); Vivre
100 Fibromes.

Pour ajouter votre groupe à la liste des groupes en appui, veuillez communiquer avec nous par courriel : temoignage@stopvog.org

Pour tout contact : Sophie Mederi (Co-coordinatrice au Regroupement Naissance-Renaissance 514 267 5804 )

(c) NeoQuébec – mai 2019

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