Les portes des 25èmes Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal (RIDM) se sont fermées il y a quelques jours, non sans avoir délivré le palmarès de cette édition, placée sous le thème « Décadrer le documentaire : regards croisés sur les différentes pratiques narratives. ». Pour l’un des responsables de la programmation, ce thème se justifie par le fait qu’il » y a le cinéma documentaire sur les écrans, mais il y a aussi des balados, du documentaire solo, du théâtre documentaire. Il y a cette volonté d’Affirmer le documentaire come étant un lieu de création artisitique, pas seulement un lieu qui se rallier au journalisme ou à l’information« .
Sur près de 130 films, 16 se sont vus récompensés dont « Le Mythe de la La Femme Noire » de Ayana O’Shun, qui s’est vu attribuer le Prix Magnus-Isacsson. Un Prix créé et nommé en l’honneur du documentariste montréalais, disparu à l’été 2012, est attribué à un.e réalisateur/réalisatrice canadien.ne émergent.e pour un film témoignant d’une conscience sociale.
Pour le film « Le Mythe de la Femme Noire« , le jury a estimé que ce « film coup de poing a aussi été un coup de cœur pour plusieurs d’entre nous. Il est triste par contre d’encore constater la nécessité d’un film qui fait état d’une réalité qui ne devrait plus exister. Pertinent, dynamique et osé, ce film donne la parole, sans compromis. Sa forme classique et très efficace, séduit par son discours affirmé, la beauté sensuelle des images, l’intelligence des témoignages, et la finesse de sa trame musicale. Un puissant outil d’éducation populaire et de mobilisation. ».
En effet, « Le Mythe de la Femme Noire » est un long métrage documentaire qui enquête sur l’image des femmes noires dans la société, de l’hypersexuelle Jézabel à l’aimable Nounou, en passant par l’insolente « Bitch ». Selon des spécialistes, la communauté noire est la minorité la plus touchée par des images créées il y a des siècles. Des femmes noires, leaders acclamées dans leur domaine, racontent les défis que ces représentations d’elles entraînent dans leurs vies. Leurs histoires passionnantes sont appuyées par des images d’archives inédites et captivantes allant de siècles passés jusqu’à nos jours.
S’il y a quelqu’un qui pouvait encore douter de l’intérêt et de la pertinence du public pour ce type de film en général et plus particulièrement pour le film de la comédienne-réalisatrice haitienne Ayana O’Shun, l’affluence des spectatrices et spectateurs lors des deux projections pendant le festival est assez manifeste, pour ôter tout doute. Les deux soirées étaient sold-out.
Sa sortie officielle publique est prévue pour le 10 février 2023 au Québec, en plein Mois de l’Histoire des Noir.e.s. Une occasion idéale pour aller voir et entendre la vingtaine de femmes qui se livrent sans tabous, en toute simplicité, mais surtout en toute authenticité devant la caméra de Ayana O’Shun.
Bande-annonce : https://youtu.be/EIDBnqdB8rc
Pour le palmarès complet de la 25ème édition des RIDM, suivez ce lien : https://ridm.ca/fr/palmares-de-la-25e-edition-des-ridm
(c) Neoquébec – Dec. 2022