Au lendemain du scrutin provincial d’avril 2014, la sociologue Myrlande Pierre, – dans une tribune parue dans la plate-forme numérique d’un quotidien montréalais -, posait déjà la problématique de la représentativité des femmes en politique de manière générale et des femmes racisées en particulier.
» Lorsqu’on porte un regard attentionné sur l’état des lieux, c’est surtout la représentation des femmes issues des minorités qui a subi les contrecoups des dernières élections québécoises » disait-elle. Toujours dans la même tribune, elle évoque alors la diversification de la population québécoise « …dont une part importante issue de l’immigration provient d’Asie, des Caraïbes, d’Amérique latine, d’Afrique noire, du Moyen-Orient et d’Afrique du nord. ». Elle préconise alors que les parties prenantes procèdent à « une analyse sous l’angle structurel et systémique ».
En 2018, des progrès ont-ils été faits ? Ladite analyse préconisée par Mme Pierre a-t-elle eu lieu ?
Seuls les résultats obtenus au soir du 2 octobre prochain éclaireront alors sur les avancées ou pas d’une meilleure représentativité politique de la population au Québec. Mais on peut d’ores et déjà se pencher sur certains faits inscrits dans l’actualité par les partis politiques, notamment le recrutement de femmes et la mise en avant de candidatures féminines par ce derniers.
La diversité dans la parité ?
Grâce au travail incessant du Groupe Femmes, Politique et Démocratie, les député-e-s de l’Assemblée nationale ont adopté à l’unanimité un motion en faveur de la parité. Aussi les partis politiques se sont-ils fixés à approcher la « zone de parité » qui se situe autour de plus ou moins 40% dans les candidatures qui seront présentées en octobre 2018. Quelle est la place des femmes racisées dans le recrutement en cours ? En d’autres termes, les femmes racisées sont-elles plus présentes et bénéficient-elles du facteur « parité » à l’intérieur des partis ?
Nous avons compilé les chiffres disponibles en début août pour les partis politiques : Coalition Avenir Québec (CAQ), Parti Québécois (PQ), Québec Solidaire (QS), et Parti Libéral du Québec (PLQ).
En termes de pourcentage, cela donne : CAQ : 14,6% ; PQ : 7,1%; QS : 17%; PLQ : 5,3% soit 18 neoquébécoises parmi 145
Au regard de ce graphique, on observe qu’il existe encore un très grand écart entre le nombre de candidates global et celui des candidates neoquébécoises. Un écart dû essentiellement à « la difficulté des partis à recruter des femmes, encore plus des femmes racisées » nous dit une conseillère d’un chef de parti. « Pour des raisons culturelles, des femmes racisées que je rencontre ont peur de s’engager en politique, vous parlent des enfants ou encore de leurs carrières professionnelles…ce n’est pas évident. Cela prendre du temps » renchérit une députée.
Qui est qui ?
Rappel : À date, on dénombre 18 femmes et 14 hommes, soit 32 candidat-e-s neoquébécois-es pour les 4 partis (CAQ, PQ, PLQ, QS)
(c) Cyrille Ekwalla (Institut Neoquébéc – Août 2018)