Cette fin de semaine, plus exactement le 16 juin, le gouvernement caquiste, dirigé par François Legault a tenu les promesses non-dites de sa campagne : celle de renforcer les divisions au sein de la population québécoise, celle de rajouter à la longue Histoire de discriminations et de violations des droits des minorités ethniques et/ou religieuses du Québec, un nouveau chapitre national : légiférer à partir de la peur et des préjugés de la majorité. La loi 21 portant sur la lacité de l’Etat »est passée; attaquant le droit à la liberté religieuse de communautés parmi celles qui subissent déjà les lourds stigmates de la xénophobie.
Les femmes musulmanes qui portent le voile, bien que n’étant pas les seules concernées par cette loi, ont été le cœur de cette propagande menée par une clique de chroniqueurs, faiseurs d’opinion, et qui aura réussi à convaincre une partie de la population, obsédée par une différence qu’elle n’a jamais su accepter… que l’étranger était un danger.
Québec aurait pu faire mieux. Québec aurait dû faire mieux.
Québec aurait pu apprendre de son Histoire, celle de son génocide envers les populations autochtones, celle de son esclavage envers les populations noires, celle de son mépris et de son utilitarisme envers les communautés chinoises, japonaises, italiennes… La liste est longue. Comme un refrain rayé mais impossible à stopper. À chaque période de sa courte existence au cours de laquelle, le Québec a été mis au défi de faire preuve d’humanité, de compassion, d’empathie, de solidarité et d’acceptation de celleux qui lui ne ressemblent pas… le Québec a failli. Les Québécois, dans leur majorité, ont opté pour la discrimination. voire la violence.
Mais comme chaque période violente, ils trouveront résilience et résistance. La loi #21 a été votée mais le combat ne s’arrête pas là. Les marches et les rassemblements de contestation s’organisent, les recours de justice vont être faits; et la désobéissance civile est un outil de plus à mettre à son arsenal de résistance.
La loi #21 prévoit une clause (encore nommée clause grand-père) indiquant que toute personne déjà en poste ne sera pas touchée par cette loi, à condition que ladite personne reste dans la même institution et refuse toute promotion. Ne prenez donc pas pour acquis que les personnes avec qui vous travaillez ne seraient pas inquiétées par cette discrimination. Elles le sont… à moyen ou à long terme. Que ce soit dans le choix de carrière , mais également ence qui a trait à la pression sociale subie. Soyez donc pro-actifs.ves pour leur venir en aide.
Que faire ?
Si vous êtes parents et que des profs portent le voile dans votre école (que ce soit la professeure de votre enfant ou pas) prenez rendez-vous avec la direction pour vous assurer de ce qui va être mis en place pour protéger cette enseignante. Faites bien savoir que vous serez prêt.e à organiser une contestation de parents d’élèves si une quelconque pression venait à être subie par l’enseignante. Si vous avez la moindre plateforme de visibilité : radio, journal, télé, infolettres, etc. dénoncez cette loi ! Si vous entendez autour de vous des personnes se plaindre des femmes qui portent le voile, le turban (sikh), ou tout autre signe religieux, intervenez ! Que ce soit pour éduquer ou pour empêcher une escalade. Si cette loi vous parait injuste, impliquez-vous et n’attendez pas que seules les personnes concernées (femmes voilées, sikhs, etc.) et qui en subissent les conséquences, s’opposent èa celle-ci. Soyez èa leurs côtés. Si vous avez le moindre pouvoir de coercition sur une personne ciblée par cette loi, refusez de l’utiliser contre elle.
En clair ne soyez pas passif ! Souvent désobéir à la loi est la seule manière de faire preuve d’humanité.
(c) NeoQuébec – Juin 2019