Il y a un mois, lorsque plusieurs formations politiques ont annoncé des candidatures autochtones, en vue des élections générales du 3 octobre prochain, de nombreuses personnes se sont dites satisfaites de ce changement.
La prise en compte, non seulement des intérêts et des besoins spécifiques des cPremières nations doit être une priorité, une urgence.
Encore victimes de racisme systémique (ou institutionnel) de manière générale dans tous les domaines, quels qu’ils soient, les infrastructures et besoins en santé, les écoles, les transports, le logement, l’accessibilité à l’eau potable et à l’électricité… sont autant de besoins basiques, nécessaires pour plusieurs communautés autochtones.
Devant la gravité de la situation, mais surtout face à l’urgence pour régler ces nombreux problèmes, plutôt que de continuer à « passer par d’autres » pour faire entendre leurs voix `Québec, certain.e.s membres des peuples autochtones ont décidé de se présenter par eux-mêmes aux élections afin de mieux se faire entendre.
Pour la première fois, des candidat.e.s autochtones sont en position de se faire élire à l’Assemblée nationale du Québec.
-Québec Solidaire détient la palme d’or, en présentant 5 candidatures sur les 8 au total ( 1 pour chacun des partis : Coalition Avenir Québec, Parti Libéral du Québec et Parti Québécois).
Ilnu de Mashteuiatsh ayant grandi dans une famille d’accueil à Saint-André-du-Lac-St-Jean, Michaël Ottereyes a commencé à militer politiquement à partir du printemps érable de 2012. Il est maintenant le candidat pour Québec solidaire dans la circonscription de Roberval.
Michaël a fait des études en arts et lettres et il est activement impliqué dans sa communauté depuis son adolescence. Il est entre autres vice-président du Centre Mamik Lac-Saint-Jean et a participé au balado Voies parallèles. Résidant aujourd’hui à Roberval, il est également coresponsable de la Commission nationale autochtone à Québec solidaire. Il signe aussi l’un des chapitres du livre Ce qui nous lie, un ouvrage collectif paru en 2021, qui propose un projet d’indépendance du Québec incluant tous les peuples qui habitent le territoire.
Innue d’Ekuanitshit, Uapukun Mestokosho milite pour la protection du Nitassinan, le territoire ancestral. Elle est entre autres reconnue pour son engagement envers la conservation de la rivière Magpie, connue sous le nom de Muteshekau-shipu. Le cours d’eau est le premier élément naturel au Canada à avoir obtenu le statut de personnalité juridique, afin de le protéger des menaces futures, telles que le développement hydroélectrique. Uapukun est conférencière à Puamun Meshkenu, ou « chemin des mille rêves » en Innu-aimun, un organisme à but non lucratif fondé par Dr Stanley Vollant qui vise à inspirer et soutenir les Peuples autochtones dans le développement de leur plein potentiel.
Uapukun Mestokosho a réalisé trois documentaires dans les dernières années en collaboration avec la Wapikoni mobile. Son documentaire portant sur la protection des rivières l’a même amenée à l’ONU en 2019. Elle rêve d’un monde d’harmonie entre les peuples et avec la Terre-Mère et croit qu’il est grand temps de se rassembler pour se décoloniser.
Jacques Thériault Watso est membre de la Première Nation des Abénakis d’Odanak. Âgé de 45 ans, il se considère socialiste depuis l’âge de 16 ans. Il milite pour une plus grande justice sociale pour le peuple québécois, incluant les Premières Nations, les nouvelles et nouveaux arrivant·e·s et la communauté LGBTQ2+. Charpentier-menuisier de formation et actuellement conseiller au Conseil des Abénakis d’Odanak, il est depuis toujours un défenseur du territoire abénaki, le Ndakina. Pour lui, les valeurs de Québec solidaire coïncident avec les valeurs des Premiers Peuples.
Benjamin Gingras est né et a grandi à Val-d’Or. Il est issu d’une famille métissée entre Autochtones et allochtones, membre de la Nation Anishnabe, et il s’implique dans la Commission nationale autochtone de Québec solidaire. Il fait également partie de l’équipe qui a contribué à la rédaction de la plateforme électorale en vue des prochaines élections. Benjamin s’implique également dans le milieu communautaire en tant que vice-président d’un organisme qui vient en aide aux personnes autochtones en situation d’itinérance. Par le passé, il a été engagé dans le mouvement étudiant et a agi comme porte-parole et membre de l’exécutif de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Titulaire d’un baccalauréat et d’un doctorat en psychologie du développement, il œuvre actuellement dans le domaine de la santé et travaille comme neuropsychologue pour enfants rencontrant des difficultés scolaires ou comportementales. Il a aussi une solide expérience en enseignement postsecondaire.
Autres candidatures :
– Jacline Rouleau : candidate du Parti Québécois dans Abitibi Est. Née d’une union entre un père blanc et une mère ojibwée, originaire du nord de l’Ontario. Depuis 2009, Jacline Rouleau est mairesse de la municipalité de la Paroisse de Senneterre.
– Tunu Napartuk : candidat du Parti Libéral du Québec dans Ungava. A grandit dans différentes communautés du Nunavik avant de s’installer à Kuujjuaq. La jeunesse inuit est une préoccupation pour ce Crie et Jamesien.
–Kateri Champagne Jourdain : candidate de la Coalition Avenir Québec dans Duplessis. Originaire de la communauté innue de Uashat Mak Mani-utenam de la Côte-Nord, elle devient, en 2019, la première autochtone à siéger au conseil d’administration du Mouvement Desjardins.
(c) Cyrille Ekwalla – Neoquébec – (Septembre 2022)
