Imaginez la programmation du Festival Nuits d’Afrique comme un menu. Qu’avons-nous ?
- Tiken Jah Fakoly en entrée
- Femi Kuti en plat de résistance
- Yemi Alade en déssert
Le menu proposé par Nuits d’Afrique pour la 36ème édition de son Festival, est sans contredit, un menu musicalement gastronomique.
Le retour en présentiel, pour utiliser l’expression consacrée, est un retour gagnant pour ce Festival qui offre de voir et d’écouter des musiques et rythmes d’Afrique, des Caraibes, d’Amérique centrale et latine, et bien sûr des fusions musicales, que seule peut offrir une métropole plurielle comme Montréal.
Valeurs sûres et contemporanéité
Après deux ans de concerts virtuels, la 36ème édition s’ouvre avec une prestation de Tiken Jah Fakoly. L’artiste ivoirien est un authentique artiste engagé, sur scène comme sur le terrain. Auteur-compositeur d’une discographie engagée, comme en attestent les titres de ses disques, il n’a cessé de mêler les lignes de la musique et du combat : le verbe comme une arme, les disques comme des brûlots, son reggae international allie lutte et espérance, combat et fête , pour l’émancipation de l’Afrique noire, et plus particulièrement de sa jeunesse, dont il est un des porte-étendards les plus en vue et les plus écoutés. Il sera au M.Telus le mercredi 13 juillet , avec en 1ère partie Joyce N’sana, la révélation radio-canada 2021-2022.
Moins d’une semaine plus tard, le mardi 19 juillet, c’est l’inusable et légendaire Femi Kuti qui sera sur la scène TD-Radio Canada pour la première nuit « Grands évènements » extérieure. Le public montréalais de Nuits d’Afrique aura l’occasion de voir, pour la première fois, Femi Kuti sur scène avec …son fils Madé Kuti. Saxophoniste comme son père et son grand-père, Madé est sur le chemin de se faire un prénom, comme son propre père l’a fait vis-à-vis de son père à lui. Cette nuit sera celle de la Felabration, un hommage à Fela Kuti, à l’afrobeat et au saxophone.
Et pour clôturer cette 36ème édition, Nuits d’Afrique a misé sur l’artiste africaine la plus populaire de l’heure : la nigériane Yemi Alade, la Queen de l’Afropop, surnommée « Mama Afrika » par son public. Révélée au monde grâce au hit « Johnny », Yemi Alade s a déjà quatre albums, un EP et de nombreux hits singles à son actif. Dotée d’un charisme hors du commun sur scène, elle s’est produite devant des milliers de personnes à travers l’Afrique, l’Europe et aux Etats-Unis, mais aussi pour des audiences plus exclusives comme les Nations Unies, le Global Citizen Fund et la famille royale britannique pour ne citer qu’eux. Nommée aux BET Awards et MOBO Awards et lauréate de la « Meilleure interprète féminine »’ aux MTV Africa Music Awards deux années de suite, le spectacle du dimanche 24 juillet à 21h30, à la Place des Festivals sera une Naja night dont on va se souvenir.
L’émancipation de la scène musicale neoquébecoise
Au-delà des « Grands Évènements » la programmation extérieure propose une série à ne pas louper : « Rythmes au féminin. »
Six soirées exclusives avec des artistes féminines sur la scène Loto-Québec; et dans laquelle la Côte-d’ivoire est à l’honneur avec deux exceptionnelles représentantes de renommée mondiale : la bassiste-chanteuse Manou Gallo (20 juillet) et l’artiste multidisciplinaire Dobet Gnahoré.(22 juillet)
Pour représenter la scène locale, on y note la présence de deux neoquébécoises, originaires « des Congo », la jeune Naxx Bitota (24juillet) et Joyce N’sana (21 juillet) et qui en sera à son 2ème spectacle, puisque, rappelons-le, elle fait la 1ère partie de Tiken Jah Fakoly en spectacle d’ouverture le 13 juillet.
La période de la pandémie a prouvé – s’il en était encore besoin – que la scène locale était prête et riche d’artistes, qui ne demandaient que des scènes pour faire valoir leurs talents. Et le Festival Nuits d’Afrique a su jouer ce rôle depuis de nombreuses années. Pour l’année 2022, les prestations en salle seront majoritairement faites par des artistes d’ici, et non des moindres. Citons entre autres : Dawn Tyler Watson (13 juillet), Paulo Ramos (14 juillet), Veeby (19 juillet), Momo Soro & Jazz’Wa (21 juillet) au Club Balattou dans la série « Voix du Monde« … Ou encore Donald Dogbo ( 14 juillet), Zal Sissokho & Derek Gripper (15 juillet), La nuit de la Kora (16 juillet) au Gesu dans la série « Prestige »
Autres événements qui valent le détour : La Mambanegra (21 juillet – Scène TD – Radio Canada), Pongo (15 juillet – Théatre Fairmount), Akawui (24 juillet – Club Balattou)
Pour tout savoir sur les artistes, les spectacles, les attractions, etc…, rendez-vous sur le site : festivalnuitsdafrique.com
(c) Neoquébec – juin 2022