Le ministère fédéral de l’immigration, dans un document de près de 40 pages, a mis à jour sa stratégie antiraciste à la suite de nombreuses critiques et reproches qui lui ont été adressés, notamment lors de la gestions de cas de réfugiés ukrainiens ou encore des demandeurs de visas, originaires de l’Afrique.
Faire preuve de plus d’ouverture d’esprit et d’autocritique
La stratégie se fixe comme objectif de mieux comprendre le racisme et les préjugés systémiques intégrés dans la façon dont le ministère fournit des services ainsi que de devenir plus transparent en diffusant davantage de données aux chercheurs et au public.
À la lecture du document, malgré un langage de la stratégie positif, on ne peut que déplorer le fait que cela ne soit pas soutenu par une action immédiate. Et c’est aussi ce que pense Jenny Kwan, la porte-parole du Nouveau Parti Démocratique (NPD) en matière d’immigration lorsqu’elle évoque le cas par exemple des conférenciers d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie qui prévoient d’assister à une grande conférence sur le sida à Montréal et qui se sont vu refuser des visas, souvent au motif que le gouvernement canadien ne croit pas qu’ils rentreront chez eux après l’évènement. Pour elle « Alors que le gouvernement consulte, alors qu’il examine et étudie ces questions, l’impact continu des politiques discriminatoires… a un effet réel sur les gens « .
La stratégie aborde également l’utilisation d’outils automatisés qui comportent le risque de reproduire des décisions humaines façonnées par des préjugés inconscients et le racisme : un problème qui a été signalé par des experts comme un facteur contribuant aux écarts dans les délais de traitement des visas de visiteur.
L’artiste africaine Yemi Alade, invitée au Festival Nuits d’Afrique, s’est vue refuser un visa au motif qu’elle risquait de ne pas quitter le Canada et de s’y établir définitivement
« L’utilisation de cette technologie par IRCC n’est soumise à aucun examen externe« , a indiqué Gideon Christian, professeur adjoint de droit à l’Université de Calgary, spécialisé dans l’intelligence artificielle. Il a obtenu son diplôme en droit de l’Université de Lagos au Nigeria. » Nous ne savons pas dans quelle mesure ce préjugé et ce racisme ont un impact négatif sur les personnes (d’Afrique) en raison de l’utilisation de la technologie de l’intelligence artificielle » a-t-il ajouté.
Selon la stratégie, alors que le ministère s’efforce de moderniser ses systèmes, c’est une opportunité d’intégrer l’équité dans les programmes numériques à mesure qu’ils sont repensés.
Lorsqu’il s’agit de bannir le racisme systémique de la main-d’œuvre, la stratégie présente plusieurs plans, notamment
- la mise en place d’une formation contre le racisme,
- des programmes de développement de carrière pour les employés noirs et racisés,
- le recrutement pour améliorer la représentation à tous les niveaux du ministère.
Mme Kwan et le porte-parole conservateur en matière d’immigration, Jasraj Singh Hallan, conviennent qu’il n’y a pas eu suffisamment d’action pour soutenir les plans énoncés dans le document.
M. Hallan dit qu’il a parlé aux employés du ministère et qu’ils ne voient toujours pas de changements, deux ans après la publication de la première stratégie. Il n’est donc pas certain que cela va vraiment résoudre les problèmes de racisme à l’intérieur.
Il a ajouté que si le ministère peut améliorer les conditions des travailleurs racisés et que la diversité se reflète à tous les niveaux du ministère, la prestation des programmes s’améliorera également. Il a cité le besoin d’employés ayant une formation appropriée qui comprennent différentes cultures.
Pour lire l’intégralité de la stratégie :
(c) source : La Presse canadienne (ré-édité par Neoquébec) – Juillet 2022
Je cherche un permis de travail