Création sans titre(12)

LA SÉRIE DE NETFLIX SUPRACELL ET LA DRÉPANOCYTOSE

La nouvelle série urbaine de Netflix, mélange de SF et fantastique, rappelle à la fois Heroes et Misfits et s’élève rapidement au sommet du classement de la plateforme. Depuis le 27 juin 2024, les six épisodes de Supracell sont disponibles en ligne. Cette odyssée londonienne suit des individus développant des pouvoirs surnaturels.

En seulement six épisodes et avec autant de personnages, la saison 1 de Supracell n’a pas le temps de développer très en profondeur son fil rouge. Le final de la saison laisse donc en suspens de nombreuses questions. Parmi elles, le fonctionnement des pouvoirs reste assez flou, bien que certains éléments aient été révélés.

Les pouvoirs des personnages identifiés jusqu’à présent sont les suivants :

– Michael : voyage dans le temps (passé, futur, arrêt), téléportation
– Sabrina : télékinésie (elle peut voler, repousser des objets, etc.)
– Andre : force
– Rodney : vitesse
– Tazer : invisibilité
– Krazy : électricité

On apprend que les pouvoirs sont liés à une maladie génétique : la drépanocytose. Cet élément est introduit assez tôt, lorsque l’on découvre que la mère de Michael (Toshin Cole) souffre de cette maladie. La drépanocytose, une véritable maladie génétique et héréditaire, affecte environ 300 000 naissances chaque année en raison d’une mutation génique.

Une prévalence plus élevée chez les personnes noires

La série ajoute une touche fantastique à cette condition : la mutation confère des pouvoirs aux porteurs de la drépanocytose, cette variante étant surnommée « supracell » dans la série (en référence au terme anglais « sickle cell »). La drépanocytose peut toucher n’importe qui, mais la série souligne que sa prévalence est plus élevée chez les personnes noires.  » Il s’agissait essentiellement de transformer une faiblesse en une force (…) Et cette force, c’est de sensibiliser les gens à ce sujet « , explique le réalisateur Rapman. (*)

Voici le point de vue d’un critique de cinéma originaire de l’Afrique, qui a lui-même perdu un être cher à cause de cette maladie :

–  La série offre une sensibilisation subtile à la drépanocytose.
– Être atteint de la drépanocytose est souvent perçu comme une faiblesse. La série présente cette condition comme une force, soulignant la résilience des personnes drépanocytaires.
–  La série met en lumière l’importance de la génétique dans la transmission du gène, avec un accent sur la dimension scientifique.
–  La drépanocytose est abordée de manière indirecte, la série sensibilisant à son existence et encourageant une prise de conscience collective.
–  Le fait qu’une organisation pourchasse les personnes dotées de superpouvoirs peut symboliser la discrimination et la stigmatisation vécues par les personnes atteintes de drépanocytose.
–  Dans une discussion avec son fils, un personnage mentionne que son père est mort de la drépanocytose, ajoutant : « C’est une maladie qui touche tout le monde, mais majoritairement les personnes de couleur. » Cela pourrait expliquer le choix des super-héros de couleur dans la série.

(*) Andrew Onwubolu MBE (né le 6 juin 1989), mieux connu sous son nom de scène Rapman, est un rappeur, producteur de disques, scénariste et réalisateur de films britannique. Il est connu pour ses thèmes socialement responsables et pour son style unique de narration à travers le rap.

Le public attend impatiemment la saison 2

 

(c) Chantal Moto – Neoquébec (juillet 2024)

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