Omar-Sosa-Seckou-Keita-Gustavo-Ovalles_Trio_Principal

Le trio musical formé de Omar Sosa, Seckou Keita et Gustavo Ovalles débarque à Montréal

Depuis leur rencontre en 2012 à Londres à travers un ami en commun, les chemins de Omar Sosa et de Seckou Keita ne cessent de se croiser. Le grand pianiste cubain et le roi de la kora et chanteur sénégalais n’ont pas eu un « bébé » ensemble mais bien deux. Deux albums dont Transparent Water, sorti en 2016 et Suba qui va souffler ses deux bougies en octobre. C’est ce dernier opus qu’ils s’apprêtent à présenter aux Montréalais le 6 et 7 mai prochain au National, en formule trio avec leur percussionniste favori Gustavo Ovalles, du Venezuela.

 » Omar et moi, quand nous nous sommes rencontrés, nous n’avons rien dit, juste bonjour, bonjour. Mais une fois sur scène lors du show de notre ami en commun, j’ai pris ma kora, il était au piano, et nous avons joué deux heures et demie, sans arrêt ! Nous étions en train de parler musicalement. Et à la fin, nous nous sommes regardés et avons dit : Oh wow ! Trois mois plus tard, nous étions dans un studio en Allemagne pour cuisiner, jouer et enregistrer notre premier album « , me confie Seckou Keita, au cours de l’entrevue par visioconférence .

Et onze ans plus tard, ces deux artistes font leur énième tournée ensemble, parcourant la planète et vont faire une escale à Montréal, le temps de deux concerts.

Durant la pandémie, Omar Sosa était à Barcelone et son compère Seckou Keita en Angleterre. Mais c’est sur l’île de Minorque (une des îles espagnoles des Baléares situées dans la mer Méditerranée) que le duo décide de se retrouver avec leurs familles respectives.
Musique Cuisine et Famille. Les ingrédients d’un bon séjour de vacances sont réunis.  » Au bout de la troisième journée, nous avions l’album au complet. On avait de l’espace pour créer. C’est la philosophie que nous avons mis sur la table dès le début, Seckou et moi. L’espace. Le silence. C’est l’emblème de nos deux projets. Ce qui va rester dans l’âme, ce sont les notes que nous ne jouons pas, c’est ce qui se passe entre les notes « , explique Omar Sosa.

Les percussions

L’insertion des percussions dans leur premier projet s’est faite de manière progressive. Alors que Gustavo Ovalles avait déjà joué avec Omar Sosa dans le passé, c’est dans Transparent Water qu’ils sont réellement devenus un trio. C’est donc tout naturellement qu’ils ont fait appel à ce percussionniste vénézuelien quand le temps est venu de réaliser le second album. « Ce que peu de gens savent, c’est qu’Omar et moi sommes également percussionnistes. Et Gustavo était la personne parfaite pour comprendre ce dilemme, cette dynamique entre le piano et la kora, en ajoutant un autre élément « , me partage Seckou Keita. D

Dans ce nouvel album, nous sentons donc le Venezuela, Cuba, et le Sénégal, voire l’Afrique, et pleins d’autres endroits. Et même si Suba est légèrement différent de Transparent water, une chose qu’ils ont en commun est bien l’espace.

Un morceau en particulier dans l’album Suba a été l’objet d’une expérimentation suggérée par le pianiste Omar Sosa. En effet, le dernier morceau No One Knows, est le résultat de trois enregistrements distincts faits par les trois artistes, l’un à la suite de l’autre, en n’ayant pour base qu’un métronome et une note de musique. Après fusionnement des trois pistes, le résultat est tout simplement époustouflant et est resté à l’état brut.

Connexion Afrique – Cuba

Omar Sosa a déjà été au Sénégal dans le passé. C’était avant sa rencontre avec Seckou Keita. « C’est un de mes rêves de présenter le projet Suba dans mon pays , Cuba, pour qu’ils découvrent une autre façon de se connecter à nos racines. J’appelle Cuba, une province de l’Afrique. Nous ne sommes pas sur le continent africain, mais comment les choses fonctionnent, Cuba c’est l’Afrique d’une certaine façon « , dit-il.

Lorsque j’ai mentionné que je venais du Rwanda mais que j’étais née en Ethiopie, Omar Sosa m’a tout de suite parlé de  son album An East African Journey  » C’était une superbe expérience parce qu’il y avait des musiciens venant de neuf pays d’Afrique de l’Est. C’était en 2009, je suis allé au Soudan, en Éthiopie, au Burundi, mais pas au Rwanda. C’était organisé par l’Alliance française « .

Au-delà de leurs projets communs, le duo Omar Sosa et Seckou Keita a fait plusieurs autres collaborations au fil des années. Une des plus marquantes est le dialogue entre la harpe de la galloise Catrin Finch et la kora de Seckou Keita, qui a séduit les amateurs de musique, alors que le brésilien Jaques Morelenbaum a étroitement collaboré avec Omar sur plusieurs projets. « Les collaborations méritent de l’humilité, de la conscience et de la compassion. Et quand tous ces éléments se combinent, tout est plus facile. Je suis touché par les sons, et quand j’aime un son, je cherche une personne qui joue cet instrument et tout vient naturellement. Parfois, on pense que ça va marcher, et d’autres fois ça ne marche pas  » dit Omar Sosa.

Montréal, une destination connue pour Omar et Seckou

Les deux musiciens n’en sont pas à leur première visite à Montréal. Seckou Keita y était en 2006 avec son quintet dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal et ne garde que de bons souvenirs de la Place des Arts et de son bouillonnement.  » C’était extraordinaire. La ville est magnifique. Les personnes sont vraiment ouvertes à la musique. On a bien hâte aux 6 et 7 mai avec Omar. Nous allons joindre nos forces, ce sera la dernière partie de la tournée. Nous sommes tellement contents. Nous irons au-delà de l’album, et lorsque nous arriverons à Montréal, ce sera la totale !  » promet le sénégalais.

Trio Omar Sosa, Seckou Keita et Gustavo Ovalles – National – 6-7 mai 2023

ps : la première partie sera assurée par Romain Malagnoux et Auguste Donald Dogbo de la Côte d’Ivoire au cajon et aux chœurs.

(c) Sandra Gasana – Neoquébec (mai 2023)

 

 

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