Création sans titre(6)

Au mois de novembre prochain, Tiken Jah Fakoly sera de retour au Québec et offrira au public du Québec, rien de moins que quatre spectacles : Montréal, Sherbrooke, Saint-Casimir et Québec. Une mini-tournée très attendue, ce d’autant plus que son dernier passage au Québec date de l’été 2022, pour la clôture du 36e Festival Nuits d’Afrique.
Les trois décennies de carrière de Tiken Jah Fakoly reposent sur quatre pierres angulaires d’une œuvre reggae claire, sans compromis, portée par un discours jailli du ventre du populaire africain dont elle a toujours été une caisse de résonance, à la fois en tant qu’avocat défenseur que poil à gratter.

Combattant pour la démocratie et pour une Afrique libre

Tout commence au tournant des années 90, à Odienné (Nord-ouest de la Côte d’Ivoire) où il étrenne la gravité de sa voix avec les Djélys, son premier groupe. Mais véritablement, la première pierre angulaire de la carrière de Tiken Jah Fakoly se dresse à Abidjan où Mangercratie (son premier album) bouscule la vieille hiérarchie reggae locale autant que les vieux « mangeurs » d’un pouvoir en pleine décadence dans une ambiance de fin de règne.

La seconde pierre s’élève à Paris, au cœur de la France dont il tance le vieux système politico-mafieux dans Françafrique (son troisième album). C’est l’année où la Côte d’Ivoire, son pays, se déchire dans une guerre fratricide. Les siens ont perdu la raison, il l’a prédit en chanson, les fusils se rapprochent de sa maison. Il trouve refuge à Bamako sans être un réfugié, car l’Afrique qu’il a toujours chantée est une. Il y plante sa troisième pierre angulaire avec le bien nommé Africain (son cinquième album).

La jeunesse africaine et son émancipation

Puis il y a la dernière pierre, celle qui stabilise toute l’œuvre, le sublime African Revolution (son septième album), révolutionnaire autant par son appel politique direct que par son approche musicale dépouillée et agréablement inattendue. Braquage de pouvoir (2022) est le onzième album de cette trajectoire stellaire.

Toujours indigné, véhément, généreux, à la pointe de ce combat qui est toute sa vie : l’Afrique, son unité, son droit à sortir de la misère et des politiques qui l’y maintiennent. Et toujours armé du même glaive, ce reggae au verbe sans concession, au rythme implacable, qui n’omet jamais de rester inclusif et festif.

Le public du Québec a la chance de (re)voir et (re)découvrir Tiken Jaj Fakoly aux dates suivantes :

8 novembre                M Telus de Montréal
9 novembre                Théâtre Granada de Sherbrooke
10 novembre              Théâtre Les Grands-Bois de Saint-Casimir
11 novembre              Impérial de Québec

(c) Neoquébec – Sept. 2023

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